Communiqué de presse
Le luxe résiste dans un contexte économique et bancaire complexe
Avec moins de 9 000 transactions de plus de 1,2 million d'euros et quelque 870 ventes d'exception à plus de 3,2 millions d'euros en France l’année dernière, le marché de l’immobilier de luxe français connaît une croissance solide de +2,3% pour les maisons et +1,1% pour les appartements en moyenne sur un an.
Des performances à contre-courant de celles observées sur le marché traditionnel avec -2,1% pour les maisons et -3% pour les appartements sur la même période. Parmi les premières explications : le très faible impact de la hausse des taux d’intérêt pour cette clientèle premium. En effet, plus de la moitié (54%) des futurs acquéreurs interrogés par Belles Demeures affirment que cette hausse des taux d’intérêt ne conditionne pas leurs projets.
Ces deux dernières années confirment bel et bien que le marché traditionnel et le marché du luxe ne jouent pas avec les mêmes règles. Lorsque les acheteurs de l’un souffrent d’une hausse rapide et importante des taux d’intérêt les obligeant potentiellement à annuler leur acquisition, les acquéreurs du luxe de l’autre côté semblent assouvir leurs envies d’immobilier.
Immobilier d’exception
Paris et les régions littorales ont la cote
À Paris, une belle performance pour les biens d’exception
La capitale française est l’exemple même de cette dissonance entre le marché traditionnel et le marché du luxe. En l’espace de deux ans, les biens dits classiques ont vu leurs prix baisser de -12%, repassant en septembre dernier sous la barre symbolique des 10 000€/m2, alors que sur la même période, les appartements de luxe résistent et affichent une croissance de +2,2%. Le prix médian d’un appartement d’exception à Paris s’élève ainsi à 1,7 million d’euros (17 441€/m2) au 1er juin 2024. Avec des prestations encore plus exceptionnelles, le montant médian peut même atteindre 4,2 millions d’euros pour de l’ultra-luxe.
Sur la rive gauche de la Seine, certains arrondissements continuent de côtoyer les sommets. Les biens du 7ème arrondissement, avec un prix médian de 3,9 millions d’euros au 1er juin 2024, ont enregistré une croissance de +5% sur les deux dernières années. L’immobilier de luxe performe dans le 6ème arrondissement avec +2,1% sur deux ans. En ce qui concerne le 16ème arrondissement, le prix des biens d’exception connaît également une hausse de +1,9%. Cet arrondissement domine le marché de l’ultra-luxe parisien en concentrant 30% de l’offre pour un prix médian record de 4,7 millions d’euros.
Un constat que confirment les experts du marché de prestige
Cet intérêt pour les biens d’exception parisiens semble qui plus est pérenne et peu sensible aux événements éphémères, même prestigieux.
S’il est vrai que Paris va devenir la capitale du monde cet été, seulement un porteur de projet sur cinq prévoit que la forte exposition de la ville dans les médias et sur les réseaux sociaux à l’occasion des Jeux Olympiques 2024 influencera de manière importante le marché.
Barnes
Depuis le début de l'année, le marché immobilier haut de gamme à Paris a maintenu une stabilité relative malgré les défis économiques persistants. Bien que les prix aient enregistré une légère baisse en moyenne par rapport à l'année précédente, celle-ci est nettement moins importante que ce qui était craint.
Junot Fine Properties - Knight Frank
L’année passée a été très positive pour le marché de l’ultra-luxe et pour Junot Fine Properties – Knight Frank, qui a réalisé des transactions records à Paris entre 50M€ et 80M€, et avec un prix moyen au m2 de 30 400 €. Le marché de l’ultra luxe est porté par les hôtels particuliers (42% des ventes), les biens avec espaces extérieurs (75% des ventes) et les « turnkey properties » (56% des ventes). Côté acheteurs, les étrangers sont largement majoritaires (75%), en provenance principalement des États-Unis et d’Asie.
Daniel Feau
L'ensemble des transactions réalisées au premier semestre de l'année 2024 par les agences parisiennes du Groupe Daniel Féau démontre que le marché immobilier résidentiel parisien est extrêmement résilient avec des prix maintenant quasi stables. En effet, la baisse des prix intervenue sur l’année 2023 ainsi qu’au premier trimestre 2024 a permis au marché de retrouver une fluidité proche de la normale. Cela est particulièrement notable pour les biens immobiliers d'une valeur unitaire supérieure à trois millions d'euros, segment sur lequel Daniel Féau demeure le leader en part de marché.
Emile Garcin Propriétés
Le marché parisien connaît une dynamique confirmée pour le marché de l'immobilier haut de gamme. En ce premier semestre, Emile Garcin Propriétés enregistre plusieurs ventes d'appartements entre 4 millions et 12 millions d'euros à des personnalités, des étrangers principalement des américains et des hommes d'affaires. Le marché parisien fait également état d’un ralentissement du nombre de transactions, d’un deuil sur les prix pour certains vendeurs déçus de ne pas avoir profité de l’euphorie d’un marché révolu. Le délai de vente se rallonge, cependant, nous notons ces dernières semaines que le marché se débloque dès lors que le prix est justifié.

Seule ombre au tableau : les maisons luxueuses d’Île-de-France
Après avoir longtemps bénéficié d’un dynamisme remarquable, parfois plus important que celui de la capitale, les biens immobiliers d’exception en Île-de-France sont à la peine. Ainsi, les maisons luxueuses situées dans les Yvelines et dans les Hauts-de-Seine, avec des prix médians de 1,3 million et 1,4 million d’euros, enregistrent une baisse des prix de -5,1% et -3,2% sur un an. La ville de Neuilly-sur-Seine se démarque en concentrant 40% de l’offre d’hôtels particuliers de l’ouest parisien proposée à un prix médian de 5,7 millions d’euros.
Dans l'Ouest parisien, nous observons, grâce à nos implantations à Neuilly, Boulogne, Saint-Cloud, Versailles et Saint-Germain-en-Laye, un marché moins dynamique pour les biens familiaux lorsqu’un financement bancaire est prévu. Ces marchés demeurent néanmoins fluides pour les biens immobiliers ne présentant aucun défaut.
L'analyse de Thomas Lefebvre
À l’inverse de Paris qui peut compter sur une clientèle internationale et très peu dépendante du crédit, les acquéreurs qui souhaitent devenir propriétaires d’une maison de luxe en Île-de-France sont souvent des ménages franciliens qui, bien que aisés, ont tout de même besoin de recourir à un crédit pour acheter leurs bien familiaux. Les dynamiques de prix observées pour ce type de biens en Île-de-France sont la conséquence directe de la multiplication par deux des taux d’intérêt en deux ans.

Immobilier de prestige : quels sont les territoires les plus dynamiques ?
Après l’Île-de-France, la Côte d’Azur est le territoire où l’on retrouve les maisons luxueuses les plus chères de France avec un prix médian de 2,2 millions d’euros (9 510€/m2) pour un bien à quelques pas de l’eau. À Saint-Tropez, le prix médian des biens d’exception dans la ville culmine même à 6,7 millions d’euros. Ce littoral de la mer Méditerranée concentre 14% des projets immobiliers de luxe selon les futurs acquéreurs sondés par Belles Demeures (contre 14% en Île-de-France).
Sur la côte ouest du pays, les maisons de luxe situées sur la face Atlantique et en Normandie continuent d’attirer avec des hausses de prix respectives de +2,3% et +3,2% sur un an : compter 2,2 millions d’euros pour une maison d’exception au Cap Ferret et 1,5 million à Deauville.
Pour la Provence, région qui concentre également 14% des projets immobiliers d’exception des personnes interrogées, les prix de l’immobilier ont augmenté de +7,2% en un an avec un prix médian de 1,75 million d’euros (7 260€/m2) pour une maison au 1er juin 2024. Dans la commune de Saint-Rémy-de-Provence, le prix médian pour une maison de luxe atteint même les 2 millions d’euros.
Avec une hausse des prix de +8,1% sur un an dans les Alpes, les prix des châlets atteignent des sommets notamment ceux situés à Courchevel qui s’élèvent à 7,2 millions d’euros (prix médian).
L'analyse de Nathalie Garcin
Pour le Sud de la France et depuis début 2024, le marché de l'immobilier de caractère reste très soutenu. Notre activité est portée par de nombreux acheteurs et toujours un manque de biens de qualité. Les acheteurs sont de toutes les nationalités européennes ainsi qu'une clientèle américaine qui est bien présente depuis la fin du mois de mars. Ils sont en recherche d'un changement de vie dans le Sud ou la qualité de l'environnement les attire.
L'analyse de Richard Tzipine
Du côté du littoral Atlantique, c'est le Bassin d'Arcachon qui tire son épingle du jeu. Les projets ont certes été freinés depuis un an et demi par la hausse des taux, en particulier sur le segment de marché de 2 à 4 millions d'euros, mais on sent une embellie progressive depuis le début d'année.

Le clé en main, un critère à ne pas négliger
Au-delà des caractéristiques géographiques, l’absence de travaux représente en outre un critère de choix supplémentaire pour les acquéreurs puisque 60% recherchent un bien clé en main sans aucun travaux et 60% seraient même prêts à payer plus cher pour un tel bien.
Junot Fine Properties - Knight Frank
En 2024, nous constatons une forte demande, en particulier d’acheteurs du Moyen-Orient et d’Asie, qui sont prêts à dépenser plus de 100M € pour des biens à la fois historiques et clé en mains.
Méthodologie
*Etude OpinionWay menée du 23 avril au 13 mai 2024 auprès de 421 répondants (Belles Demeures) ayant un projet d’acquisition ou de vente d’un bien de prestige d’ici deux ans.
Analyse économique réalisée par l’équipe data science d’AVIV à partir de données d’annonces publiées par le site Belles Demeures. Le calcul des prix et de leurs évolutions repose sur une approche économétrique : la méthode hédonique qui permet de "gommer" les effets des autres spécificités des logements. L’étude s’appuie sur plus de 270 000 annonces de biens définis comme luxueux sur le site Belles Demeures depuis le 1er janvier 2018.
Partout en France, sauf à Paris, les biens luxueux sont définis par un prix affiché supérieur à 1 millions d’euros ou ayant un prix au m2 supérieur à 10% des prix au m2 les plus élevés par département pour les transactions entre 2021 et 2023 (source DVF). A Paris, on définit les biens luxueux par un prix affiché supérieur à 1.7 millions d’euros, borne qui correspond à 5% des transactions les plus élevées entre 2021 et 2023 à Paris (source DVF) ou ayant un prix au m2 supérieur à 5% des prix au m2 les plus élevés à Paris pour les transactions entre 2021 et 2023 (source DVF).
Le segment de l’ultra-luxe est défini à Paris par un prix affiché supérieur à 3.2 millions d’euros, borne qui correspond à 1% des transactions les plus élevées entre 2021 et 2023 à Paris (source DVF) ou ayant un prix au m2 supérieur à 1% des prix au m2 les plus élevés à Paris pour les transactions entre 2021 et 2023 (source DVF).
Les segments sont définis comme tels :
- « Côte d’azur » : villes des départements 06, 83 et 13 sur le littoral.
- « Provence » : villes des départements 06, 83 et 13 hors littoral
- « Atlantique » : départements 64, 40, 33, 17, 85 et 44
- « Normandie » : départements 14 et 76
- « Alpes » : villes des départements 73, 74 et 38 qui disposent d’une station de ski


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