Tribune libre
« J’en ai marre de ces politiques, ils ne font que des conneries, je ne me mêle plus des affaires de la ville ».
J’entendais il y a peu un de mes confrères (et ami) me dire « J’en ai marre de ces politiques, ils ne font que des conneries, je ne me mêle plus des affaires de la ville ».
Je peux comprendre que certaines pratiques rebutent, qu’apprendre certaines choses choque ou énerve. Je ne peux pas comprendre que l’on se désintéresse en tant qu’agent immobilier de la politique municipale de la ville dans laquelle on exerce, et je m’en explique.
J’ai eu la chance de pouvoir intégrer un conseil municipal de quartier du fait d’une autre de mes fonctions sans même devoir passer par la case élection. Pour ne rien cacher, je préside une union commerciale, et Madame la Maire de Lille a décidé que les présidents d’unions commerciales devenaient de facto conseillers municipaux de quartier sans passer par la moindre élection.
Je dis une chance, pourquoi ?
De l'information
En assistant à ces conseils, j’obtiens souvent de l’information en avant-première sur les investissements de la ville, chaque année l’adjoint aux finances nous présente le budget. J’ai pu à ce moment intervenir pour faire baisser une dépense qui nous regarde, l’achat immobilier. J’ai pu, par ailleurs, expliquer que les achats immobiliers par la sphère publique sont très mal gérés. J’y reviendrai peut-être dans une future chronique. J’ai pu aussi avoir la position officielle de la ville concernant les boites à clés des logements appelés au nom d’une grande société américaine, elles seront retirées des espaces publics dès leur repérage. Nous sommes aussi informés des projets immobiliers en lien avec des fonciers publics et sommes informés en avant-première parfois de projets de promotion immobilière alors qu’une vente n’est parfois pas même signée et qu’un permis de construire n’est pas non plus délivré. Nous sommes aussi informés de ce que deviennent certaines friches appartenant à des acteurs publics et pouvons avoir notre mot à dire sur ces devenirs.
Ces exemples d’information vous montrent l’importance de ce que nous pouvons savoir d’une municipalité et faire en collaboration avec elle sur des domaines d’intervention qui sont les nôtres.
Et encore de l'information
J’ai ensuite l’information en avant-première de créations telles que des espaces verts. On sait aujourd’hui, cela est démontré, que les estimations immobilières changent en fonction de la proximité d’un bien d’avec un espace vert ou de son éloignement de ce même espace vert. Je peux même, et je ne m’en suis pas privé, proposer des idées de réaménagements de quartier pour créations d’espaces verts et autres espaces utiles à la population. Nous intervenons sur les pistes cyclables et en prévoyons parfois la création ou le réaménagement, Nous sommes intervenants au niveau de créations d’évènements comme des marchés de proximité. J’ai l’information, et je l’ai relayée fortement dans la Presse Quotidienne Régionale ainsi que sur les réseaux (certains élus me le rappellent encore tant ils ont été marqués par mon coup de sang…), sur le passage d’un quartier au stationnement payant et sur les tarifs. J’ai pu discuter au possible cela et revoir les choses, prévoir des aménagements notamment pour les rues commerçantes. Nous sommes aussi informés du suivi d’installations municipales telles que les éclairages publics et pouvons intervenir pour le rendre plus important si besoin dans une ou plusieurs rues. Nous pouvons intervenir, et je l’ai fait, pour redistribuer l’offre de transports publics et la réorienter…
Ceci pour vous montrer l’importance de ce que nous pouvons savoir ou faire dans ce que j’appellerai le cadre de vie, et donc faire en sorte qu’un quartier soit attrayant ou non, et faire savoir les choses concernant ce quartier à nos clients.
Bref, en se rapprochant de nos municipalités, sans en être des élus, sans prendre parti, sans avoir d’étiquette collée sur les épaules, nous pouvons et je pense que nous devons être des acteurs de l’immobilier global, du cadre de vie.
Une information générale que nous devons à nos clients
Cela participe de l’information générale que nous devons à nos clients, cela aide à présenter un bien dans son milieu, cela aide donc à vendre ou à louer et à le faire dans de bonnes conditions.
Quand j’ai rédigé mon premier ouvrage ayant notamment pour sujet la prospection immobilière, je disais qu’un agent immobilier doit être aussi connu que le maire de la commune ou que l’adjoint en charge du quartier, je le pense encore et de plus en plus. L’agent immobilier doit être un véritable acteur qui compte dans son secteur géographique, et il doit en connaitre la vie générale et se faire ainsi connaitre pour sa fine analyse des éléments de mise en valeur immobilière. Il doit presque devenir un référent pour les habitants qui ainsi n’hésiteront pas à aller vers lui en cas de besoin de service immobilier.
Nous serons ainsi aussi des référents immobiliers par la connaissance pointue de nos quartiers
Alors oui, les politiques dépensent souvent sans compter, oui les politiques disent souvent des bêtises (j’ai relevé un discours affligeant il y a peu d’un député au sujet de la jeunesse, honte à lui d’avoir tenu de tels propos), oui les politiques font souvent des choses que l’on aurait surement pas désirées, oui les politiques nous énervent parfois avec une politique de zéro voiture par exemple, mais OUI, nous devons encore entretenir des relations avec pour être leur égal aux yeux de nos concitoyens, un référent de la vie publique, un référent du bien-être dans nos quartiers, nous serons ainsi aussi des référents immobiliers par la connaissance pointue de nos quartiers, et nous avons même sans doute le devoir de mieux encore connaitre nos quartiers que les politiques !
Focus
LECTURE
La prospection (trouver des biens correspondant à sa clientèle) et l’évaluation (estimer au plus juste la valeur de ces biens) sont les deux disciplines que tout professionnel de l’immobilier se doit de maîtriser s’il veut maintenir et développer son activité.
Et si les bases théoriques existent pour prospecter des clients, acheteurs comme vendeurs, et pour évaluer un bien par comparaison, capitalisation ou réactualisation, elles se heurtent bien souvent aux innombrables cas particuliers rencontrés dans la réalité.
Pratique et concret, cet ouvrage présente les techniques qui fonctionnent le mieux, précise les éléments à surveiller qu’ils soient réglementaires ou issus de l’expérience terrain, liste les informations pertinentes et comment les obtenir, et met en garde contre les idées séduisantes qui finissent par se transformer en pièges.
Un livre indispensable pour les professionnels de l’immobilier qui souhaitent augmenter leur efficacité au quotidien.
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