Tribune libre
Par l'auteur de "Prospection et évaluation immobilière : les clés de l'efficacité" chez Dunod
Nous assistons depuis un certain temps à quelque rififi dans le grand commerce. La crise a fait que certaines marques de la grande distribution ont sensiblement réduit leur voilure en termes de nombre de magasins. Certaines marques, aujourd’hui encore, réduisent la voilure en modifiant (par diminution) leurs surfaces de vente. Certaines marques qui ont, sans doute, voulu grossir trop vite suppriment aussi des magasins et d’autres marques se tournent vers le « click and collect » ou le drive.
Certes la crise y est pour quelque chose. Mais il faut aussi rappeler que la guerre commerciale entre marques a réduit les marges alors que certaines charges n’ont pas tardé à exploser de leur côté. La concentration pour essayer de bâtir des empires comme ceux que certains nordistes ont créé en plusieurs dizaines d’années en cherchant à le faire en moins de dix ans y est aussi pour beaucoup, à mon humble avis.
Pourquoi rapprocher cela de l’immobilier me direz-vous
Eh bien parce que ces magasins occupent des surfaces considérables en périphéries des villes, mais aussi des surfaces non négligeables au cœur des villes. Cela implique des charges foncières, de chauffage, d’eau, d’entretien absolument phénoménales. Ce sont des charges de copropriété quand la surface commerciale fait partie d’une copropriété.
Que se passe-t-il alors aujourd’hui ?
Eh bien on voit certains magasins baisser pavillon pour en changer. J’ai vu notamment il y a peu et ai participé à la couverture médiatique de l’affaire CARREFOUR qui néglige, voire handicape, ses propres franchisés. J’ai, en tant que Président d’Union Commerciale, accompagné la rédaction d’un article de la Voix du Nord à propos d’un magasin baissant pavillon CARREFOUR pour porter l’emblème U.
On voit aussi certains magasins baisser pavillon sans savoir l’avenir qui sera le leur. A titre d’exemple, j’ai vu, toujours en tant que Président d’Union Commerciale, il y a peu, un MONOPRIX baisser pavillon pour momentanément exercer sous enseigne vierge.
Les syndics vous parleront des conséquences. Des charges qui restent impayées, une course en avant pour autoriser ces magasins à toujours trouver de nouvelles solutions pour espérer recouvrer les créances, et une dette qui augmente dans les copropriétés.
Nous devons nous méfier de ces grands pavillons qui aujourd’hui sont des colosses aux pieds d’argile. Nous devons faire attention dans toute copropriété à ne peut-être plus accepter des organisations de surfaces importantes pour ne plus laisser des risques de charges impayées. Nous devons peut-être participer à repousser le grand commerce vers la périphérie, là où il a longtemps été implanté. Cela aidera nos copropriétés à survivre sans avoir d’énormes créances. Cela aidera nos copropriétés à ne plus se retrouver en difficulté au moins pour cette cause.
L’immobilier participera ainsi à la remise en ordre du grand commerce et au rapprochement du circuit court.
Bien à vous
PODCAST
MaPrimeRénov : « L’Etat est le premier à se faire surprendre par la massification de la rénovation » - Dimitri Molle, Sénova
Dans un communiqué de presse, Valérie Létard, ministre en charge du logement a confirmé cette semaine la suspension partielle de MaPrimeRénov. La ministre a en effet suspendu les dépôts de dossiers de MaPrimeRénov à la rénovation globale individuelle et pour les travaux d’Isolation ou de changement de système de chauffage durant l’été jusqu’ à la fin du mois de septembre 2025. Valérie Létard a justifié sa décision en évoquant notamment la fraude et en réaffirmant son désir de proposer dès la rentrée un « cadre ajusté ».
Avec nous pour commenter cette information et nous donner son éclairage, Dimitri Molle, Dirigeant fondateur de Sénova, AMO, maître d'œuvre, bureau d'études et organisme de formation engagé pour la transition écologique des bâtiments.


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