Marc Bayard, Mobilier national
guidés par Marc Bayard, responsable de la mission de la valorisation des métiers d’art et de l’innovation au Mobilier National, que nous évoquons au micro cette grande institution unique en Europe et son rôle dans la préservation des métiers d’art. Cet historien de l’art à la pensée profondément raffinée nous invite à réfléchir sur le rôle des arts décoratifs au fil des siècles, jusqu’à notre époque contemporaine.
Ainsi, au cours de l’histoire, la valeur n’était pas encore une « marque » (le nom d’une fabrique), mais un ensemble d’éléments constitués par le savoir-faire, le temps, la taille et les matériaux. Aux XVIe et XVIIe siècles, seules quelques individualités comme Raphaël, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Dürer, Rubens ou Poussin, avaient su s’attirer la gloire sur leur propre nom.
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SLOW MADE
Le Slow Made : soit « Fait avec le temps nécessaire ». C’est un mouvement qui se conçoit comme un espace de réflexions. Une éthique de la pensée et de l’action, des métiers d’art, du design, de leur savoir-faire et de leur excellence. Il s’agit d’un hymne aux savoirs anciens et nouveaux du faire, au geste humain noyé par un océan de pixels, à ce reste humain ô combien nécessaire dans le façonnage du monde futur où le réel et le temps seront encore plus prégnants.
C’est une révolution de pensée qui veut en finir avec les bornes de l’hyperspécialisation et des identités réductrices.
Les Influences Editions - Essai - 186 pages
Le Mobilier national
Les collections
Le Mobilier national et les manufactures ont toujours été des lieux de création contemporaine. Depuis Louis XIV, ces institutions font appel aux créateurs les plus talentueux de leur temps : artisants d’art d’excellence, artistes de renom et designers innovants. À travers achats et commandes, elles font entrer depuis leur origine des œuvres d’art textile (tapisseries, tapis, dentelles, broderies) et du mobilier contemporain au cœur des lieux de pouvoir français. Les collections du Mobilier national offrent un reflet fidèle de l’évolution de l’ameublement officiel en France du XVIIe siècle à nos jours.
Le Mobilier national, héritier du Garde-Meuble de la Couronne et du Garde-Meuble impérial, possède aujourd’hui un ensemble de 100 000 biens (tapisseries, tapis, meubles, pendules, lustres, céramiques, textiles historiques, dentelles ...) répartis en trois catégories :
- Biens culturels patrimoniaux, destinés préférentiellement à l’exposition au public dans les musées châteaux
- Biens culturels de valeur, dédiés à l’ameublement des résidences de l’État
- Objets usuels, servant à l’ameublement de confort
Leur conservation s’effectue sous la responsabilité scientifique du directeur des collections et des inspecteurs du Mobilier national pour les inventorier, les conserver et les restaurer.
Les collections de mobilier
Reflet d’une politique continue d’acquisitions, la collection comprend aussi bien des sièges de série et des meubles d’apparat d’origine royale, datant du Consulat et du premier Empire, que de prestigieux ensembles commandés aux grands créateurs du XXe siècle. Il convient aujourd’hui d’y ajouter les prototypes réalisés par l’Atelier de Recherche et de Création.
Le Mobilier national détient une riche collection datant de l’Ancien Régime, provenant de différents ministères. Ces pièces reflètent les arts décoratifs des antichambres des anciennes résidences royales.
De Napoléon Ier à Charles X ou encore Louis-Philippe, le XIXe siècle est marqué par de nombreuses commandes afin d’aménager les diverses résidences, vidées à la suite de la Révolution.
Le XXe siècle voit l’avènement de l’Art Nouveau et l’Art Déco. Initialement peu demandeur de ce courant, c’est dans l’Entre-Deux-Guerres que le Mobilier national commande de grands ensembles en vue de l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 et 1937. Les débuts de l’ARC en 1964 marquent une nouvelle politique de création contemporaine. Plus de 700 pièces ont depuis été élaborées en son sein.
Ces œuvres ont vocation à contribuer au décor et à l’ameublement des édifices publics. Elles peuvent être présentées lors d’expositions à la galerie des Gobelins ou hors les murs, ou encore déposées dans des musées et institutions culturelles.
Les collections textiles
Constituée de plus de 5 000 pièces, la collection de tapisseries et de tapis du Mobilier national est l’une des plus importantes au monde.
Les quelque 5 000 pièces conservées au mobilier national ou déposées dans de nombreux lieux du pouvoir, ainsi que dans des musées et châteaux-musées, offrent un panorama exceptionnel de la création de la tapisserie et du tapis en France de la fin du XVe siècle à nos jours.
Veiller sur les collections
Sous l’autorité du directeur des collections, les inspecteurs du Mobilier national sont chargés de la conservation des œuvres et veillent sur une collection d’environ 100 000 biens culturels comportant essentiellement des textiles (tapis, tapisseries, textiles d’ameublement), des bronzes et meubles de qualité (de Louis XIV au design contemporain).
Chacun des huit inspecteurs des collections gère un fonds selon sa spécialité. L’inspecteur suit et contrôle les conditions de conservation, les modalités de prêt ou de dépôt et les restaurations. Il procède au récolement des biens conservés en réserve. Il assure également la diffusion scientifique de ces collections. Il contribue aussi à l’enrichissement des collections par des acquisitions.
Les inspecteurs suivent et inspectent également les 25 000 biens déposés (bureaux, fauteuils, chaises, tables, tapis, tapisseries, luminaires, etc.) dans 450 institutions dépositaires. Tous les cinq ans, l’inspecteur procède sur place à une inspection en examinant un à un les biens déposés et en établissant un constat d’état. Ces visites périodiques permettent également de prodiguer des conseils en matière de conservation des biens, et d’identifier certains biens de valeur n’appartenant pas aux collections du Mobilier national.
Crédits photographiques
- Portrait de Marc Bayard (c) Anne-Sandrine Di Girolamo
- ARC_bureau Duchaufour Lawrance_Photo©Mobilier national, Vincent Leroux
- ARC_fauteuil Chritian Ghion_Photo©Mobilier national, Vincent Leroux
- Réserve Perret © Photo Thibaut Chapotot
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