La renaissance d’un lieu chargé d’histoire
Niché dans une clairière au coeur de la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye, qui s’étend sur 3 500 hectares dans une boucle de la Seine, à moins de 20 kilomètres de la Porte Maillot, le Pavillon Royal de la Muette est un chef d’oeuvre du patrimoine historique français récemment rénové par deux mécènes.
Au terme de cinq années de travaux d’ampleur, le lieu devient une proposition d’accueil exclusive qui peut être privatisé pour des évènements intimes ou professionnels, fastueux ou décalés, originaux ou classiques.
L’urgence était dans un premier temps de sauver ce pavillon royal d’un délabrement irréversible car les planchers étaient effondrés, il pleuvait à l’intérieur et l’ensemble était rongé par le champignon de la mérule.
Un pavillon de chasse historique
L’histoire commence en 1767, lorsque Louis XV charge son premier architecte, Ange-Jacques Gabriel, de lui construire un nouveau pavillon de chasse dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
Pour réaliser cet ouvrage, Gabriel reprend les codes architecturaux du Petit Trianon, dont il avait assuré la construction quelques années auparavant : mêmes dimensions de façade, même typologie de fenêtres, mêmes ébénistes, mêmes cuisines en sous-sol...
A la suite de son illustre grand-père, Louis XVI viendra y pratiquer sa passion de la chasse tous les hivers et il y croisera même Chateaubriand, qui relate l’épisode dans ses « Mémoires d’outre-tombe ». Puis c’est Napoléon Ier qui poursuivra la grande tradition de la vénerie à La Muette, en y réaménageant ses propres appartements. A sa suite, Napoléon III en fit le lieu privilégié pour entretenir ses relations diplomatiques à l’occasion de grandes chasses à courre, notamment en 1855 pour recevoir la reine Victoria. Malheureusement abandonné depuis les années 1970, ce prestigieux bâtiment menaçait ruine, lorsque l’Office National des Forêts (ONF), qui en avait la charge, se décida à le céder.
Depuis 2019, deux entrepreneurs passionnés d’histoire et d’architecture, Benoit d’Halluin et Emmanuel Basse ont décidé de sauver ce monument classé Monument Historique. Après une rénovation complète des bâtiments et des jardins, ces mécènes ont permis la renaissance de ce lieu plein de charme, témoin de la grande histoire de France.
Les porteurs du projet
Emmanuel Basse et Benoît d’Halluin sont associés dans la vie professionnelle et ont été touchés par le délabrement avancé de ce chef d’œuvre en péril.
Ils ont souhaité mettre leur énergie et leurs compétences professionnelles, acquises dans la gestion des chantiers de restauration complexes, au service de la sauvegarde du Pavillon de La Muette. Pour mener à bien ce chantier d’envergure, qui s’est déroulé sur cinq années, ils se sont associés avec Florent Richard, architecte des Monuments Historiques, du Cabinet Perrot & Richard (Bagatelle, Grand Palais, Louis Vuitton Place Vendôme, piscine Molitor, hôtel Lutetia...), sous le haut patronage du Ministère de la Culture. Les entreprises du patrimoine retenues pour cette rénovation ont été soigneusement sélectionnées pour leur savoir-faire dans le respect des traditions du compagnonnage.
On n’est jamais véritablement propriétaire d’un lieu historique, mais des conservateurs et des passeurs d’histoire pour les générations futures.
Un chantier d’envergure mené par des artisans de renom
Lorsqu’ils décident de réhabiliter Le Pavillon Royal de la Muette en 2019, Emmanuel Basse et Benoît d’Halluin ne s’attendaient pas à l’étendue des dégâts.
Ils découvrent rapidement que la mérule rongeait depuis longtemps la structure du Pavillon, qui menaçait de s’effondrer. Afin d’assurer la stabilité de l’édifice, une équipe de charpentiers (Le Bras Frères, qui œuvre aussi sur le chantier de Notre-Dame de Paris) est d’abord chargée de consolider la charpente, vieille de plus de 250 ans.
Des travaux considérables démarrent ainsi au « Petit Trianon de Saint-Germain-en-Laye » : charpente, plafonds, parquets, mais aussi jardins... tout était sujet à renaitre.
Cette ambitieuse rénovation validée par Florent Richard, architecte des Monuments Historiques et le ministère de la Culture, a été réalisée grâce à l’intervention de nombreux artisans spécialisés dans la sauvegarde des monuments historiques, notamment Les Compagnons du Devoir.
Dans un second temps il a fallu restituer la beauté du décor, qui malgré ses 250 ans a pu heureusement être restauré : cheminées, boiseries, sols de pierre et de marbre, portes et fenêtres... l’essentiel a pu être sauvé.
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