Tribune
Par Martin Noël, Co-fondateur et Chief Executive Officer (CEO) de Lokimo
L’immobilier en France entre dans une phase de transformation profonde. Alors que la demande locative repart à la hausse et que les infrastructures se modernisent, les métropoles traditionnelles ne sont plus les seules à capter l’attention des investisseurs. Les villes secondaires, dynamisées par des projets structurants et une attractivité renouvelée, émergent comme les nouveaux territoires d’opportunités. Grâce à l’analyse prédictive, il apparaît clairement que les meilleures opportunités ne se situent plus nécessairement là où l’attention est déjà concentrée. C’est l’écart entre le potentiel de valorisation et le niveau actuel des prix qui constitue aujourd’hui le véritable gisement de rentabilité.
En 2025, les investisseurs avisés devront donc porter leur regard au-delà des métropoles surchauffées. Les villes en pleine mutation, dotées d’infrastructures innovantes, de bassins d’emplois dynamiques et d’un potentiel locatif solide, redessinent la carte de l’investissement immobilier. L’enjeu ? Identifier ces territoires « en avance sur demain » et y entrer avant que le marché ne s’emballe.
Cinq territoires à surveiller de près
En 2025, les opportunités immobilières les plus intéressantes ne se limitent plus aux grandes métropoles. Les villes en transformation, grâce à des infrastructures nouvelles, des bassins d’emplois dynamiques et un potentiel locatif solide, offrent des perspectives de rendement attractives. Pour les investisseurs, l’enjeu est double : identifier ces territoires avant qu’ils ne deviennent des évidences, et y investir au bon moment. La clé du succès réside dans l’anticipation – et dans la capacité à repérer les territoires qui, demain, feront la différence.
Villeurbanne (Auvergne-Rhône-Alpes) : le renouveau du Gratte-Ciel
Avec un indice de performance territorial de 8,2/10, Villeurbanne s’impose comme un territoire en pleine métamorphose. Le projet « Nouveau Gratte-Ciel », qui prévoit 914 logements, des équipements publics et des commerces d’ici 2030, illustre cette dynamique. La ville, où 63 % des habitants sont locataires – majoritairement des étudiants –, offre un vivier idéal pour les investisseurs. L’écart entre l’ancien (3 495 €/m²) et le neuf (5 930 €/m²) reste attractif, tandis que les maisons ont connu une hausse de 15,3 % en cinq ans. Avec plus de 1 000 commerces, l’animation urbaine et la valorisation patrimoniale sont assurées. Ce territoire séduit particulièrement les promoteurs de logements familiaux et les investisseurs en immobilier étudiant.
Villejuif (Île-de-France) : le pari gagnant du Grand Paris
Villejuif, notée 7,2/10, mise sur l’arrivée de la station « Villejuif-Gustave-Roussy » (métro 14) en janvier 2025, qui relie la ville à Châtelet en seulement 15 minutes. Ce projet s’ajoute à un dynamisme entrepreneurial remarquable : le nombre d’entreprises a triplé en douze ans, porté par le cluster hospitalo-universitaire. Le marché du neuf, à 6 000 €/m², reste compétitif par rapport aux communes voisines. La demande en logements étudiants et seniors est forte, et la légère baisse des prix observée en 2023-2024 (-2 %) laisse présager un rebond post-infrastructure. Les investisseurs en résidences services et logements intergénérationnels y trouveront un terrain fertile.
Rezé (Métropole nantaise) : le duo gagnant du tram et du futur CHU
Rezé, avec un indice de 8,0/10, bénéficie de l’arrivée de nouveaux tramways en 2025 et de la proximité du futur CHU. Le prix du neuf, en légère hausse (4 930 €/m² en 2025 contre 4 850 €/m² en 2022), reste raisonnable dans un contexte de tension future sur les biens familiaux, 58 % des habitants étant propriétaires. Le revenu médian en hausse (23 520 €/an) et des loyers encore accessibles (12 €/m²) signalent le début d’un cycle de gentrification. Ce territoire attire les investisseurs souhaitant entrer tôt sur un marché prometteur.



Bayonne (Nouvelle-Aquitaine) : la gentrification et la mobilité durable
Bayonne, notée 7,4/10, connaît un boom démographique (+20 % d’habitants en quinze ans) et une dynamique de gentrification marquée. Les écarts de prix entre l’ancien (4 055 €/m²) et le neuf (5 700 €/m²) offrent des opportunités, tandis que la tension locative (61 % de locataires) en fait un terrain idéal pour les dispositifs Pinel et l’accession sociale. L’extension du Tram’Bus T2 et l’arrivée de bus 100 % électriques renforcent l’attractivité de l’agglomération basque. Les maisons, en hausse de 18,9 % en dix ans, confirment cette tendance. Les investisseurs en quête de croissance et de potentiel locatif y trouveront leur compte.

Angers (Pays de la Loire) : la capitale étudiante et le boom du coliving
Angers, avec un indice de 7,9/10, se distingue par sa population étudiante record (42 013 étudiants) et une demande locative soutenue pour des logements adaptés. L’extension du tramway en 2023 a renforcé son attractivité, tandis que les prix restent accessibles (3 200 €/m²), avec une projection de hausse de 12,3 % d’ici 2028. L’économie locale, portée par 11 700 entreprises et trois employeurs publics majeurs (Université, CHU, Ville), assure une stabilité appréciable. Ce territoire est particulièrement adapté aux acteurs du logement étudiant et aux promoteurs de résidences services.

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