Une rentrée sous forte tension… locative
Offre au plus bas, demande toujours en hausse, loyers en progression : le marché locatif français traverse une nouvelle rentrée particulièrement tendue. Une tendance bien connue désormais mais confirmée une fois encore par Bien'ici.
Alors que des centaines de milliers d’étudiants et de jeunes actifs cherchent un logement, la plateforme immobilière Bien’ici dresse un constat préoccupant : l’écart entre l’offre et la demande ne cesse de se creuser, accentuant la flambée des loyers.
Depuis quatre ans, l’offre locative s’érode et ne permet plus d’absorber une demande qui, elle, ne cesse d’augmenter. À chaque rentrée, la tension s’accentue, en particulier dans les grandes villes étudiantes où les loyers des petites surfaces deviennent un véritable enjeu de pouvoir d’achat.
MARCHÉ LOCATIF
Bien'ici livre des chiffres alarmants en cette rentrée 2025
Une offre divisée par 2,5 en quatre ans
La stabilisation observée cet été ne suffit pas à enrayer la crise. Depuis 2021, le volume d’annonces locatives a été divisé par 2,5 au niveau national. Ce « fond de panier » ne permet pas de répondre aux besoins, notamment dans les zones urbaines tendues.
Une demande en croissance continue
En parallèle, la demande progresse encore de +5 % par rapport à l’été 2024. Elle se concentre principalement sur les grandes métropoles et les petites surfaces (studios, deux ou trois pièces), accentuant la pression sur le marché.
Des loyers qui repartent à la hausse
Dans la majorité des villes françaises, les loyers repartent à la hausse, particulièrement sur les studios. Le loyer médian a augmenté d’une dizaine d’euros par mois (+120 € sur l’année), une charge supplémentaire lourde à porter pour les ménages les plus fragiles.
Villes étudiantes
LA TENSION MAXIMALE
Les villes étudiantes concentrent les déséquilibres les plus marqués. En cette rentrée, la pression est maximale sur les petites surfaces. La disponibilité des studios s’effondre entre l’été 2024 et l’été 2025 : –34 % à Toulouse, –33 % à Grenoble, –31 % à Lyon. Face à cette pénurie, les loyers continuent leur progression, mais de façon contrastée selon les territoires. Paris reste la ville la plus chère avec un loyer médian de 1 027 € (+15 € en un an), suivie de Lyon à 660 € (+10 €). À Rennes et à Caen, la hausse est encore plus marquée proportionnellement : +30 € à Rennes (485 €) et +25 € à Caen (470 €). Des augmentations qui, même modestes en apparence, pèsent lourd sur le budget annuel des étudiants et des jeunes actifs. “Cette année, la part des logements meublés progresse nettement, ce qui contribue à la hausse des loyers, car ils se louent en moyenne plus cher. On observe par ailleurs que l’offre de meublés en location traditionnelle s’est nettement améliorée en qualité, reprenant les standards de confort et d’équipement des locations saisonnières : si Airbnb a eu pour effet négatif de retirer des biens du marché longue durée, il a aussi contribué à tirer vers le haut le niveau d’aménagement, de mobilier et de services proposés.” observent les analystes de Bien’ici.
« Un véritable enjeu de pouvoir d’achat »
David Benbassat, Président de Bien’ici, alerte : « Depuis quatre ans, l’offre locative s’érode et ne permet plus d’absorber une demande qui, elle, ne cesse d’augmenter. À chaque rentrée, la tension s’accentue, en particulier dans les grandes villes étudiantes où les loyers des petites surfaces deviennent un véritable enjeu de pouvoir d’achat. Le projet de statut du bailleur privé aurait permis de remettre des biens sur le marché et d’accompagner la production de logements neufs. J’invite le futur Gouvernement à reprendre ce sujet à bras le corps et à le mettre en œuvre dès le prochain budget.» A l’instar de nombreux dirigeants du secteur immobilier, le Président de Bien’ici plaide donc pour la mise en place rapide d’un statut du bailleur privé.
Les chiffres de Bien'ici villes par villes

Source : BIen'ici, 10 septembre 2025
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