La mission « Banque de la rénovation » présidée par Yannick Borde a remis son rapport
Face à l’urgence écologique, sociale et économique de rénover les logements privés, la mission « Banque de la rénovation » a remis son rapport le jeudi 10 juillet 2025 à Éric Lombard, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et à Valérie Létard, ministre chargée du Logement.
La mission, dirigée par Yannick Borde, président de Procivis, comporte également les sénatrices Amel Gacquerre et Marianne Margaté ainsi que Danielle Dubrac présidente de l'UNIS et Kosta Kastrinidis, directeur des prêts de la Caisse des Dépôts. Une réunion rassemblant les acteurs du secteur bancaire et assurantiel a marqué cette étape décisive dans la structuration d’un nouvel outil de financement.
La réussite de la rénovation énergétique passe par une mobilisation renforcée du secteur bancaire. L’État continuera à jouer son rôle d’impulsion, mais c’est bien aux acteurs privés de s’emparer des outils.
96 milliards d’euros par an dès 2030
La rénovation du parc privé représente un défi colossal : 96 milliards d’euros par an à mobiliser dès 2030, selon les estimations du rapport. Un effort d’investissement supérieur de 12 milliards à la situation actuelle. “Face à l’urgence écologique, sociale et économique, d’entretenir le bâti existant, nous avons aujourd’hui l’opportunité collective d’agir. Cette banque de la rénovation est une réponse concrète et pragmatique pour accélérer la transformation du parc privé, en mobilisant les forces du secteur bancaire et des acteurs de terrain” commente Yannick Borde, président du réseau Procivis.
Il s’agit notamment de rénover au moins 10 millions de logements énergivores (étiquetés E, F ou G) d’ici 2034, d’adapter 2,3 millions de logements au vieillissement de leurs occupants, de lutter contre l’habitat indigne et d’anticiper les effets du changement climatique sur le bâti existant.
Une réponse pragmatique et mutualisée
Plutôt que de créer un nouvel établissement public, la mission dirigée par Yannick Borde, président de Procivis, propose un outil mutualisé entre banques privées volontaires : la « banque de la rénovation ». Ce dispositif viserait en priorité le marché des copropriétés.
Parmi les leviers identifiés :
- le déploiement massif du prêt collectif à adhésion simplifiée (introduit par la loi du 9 avril 2024),
- une offre de préfinancement systématique des aides publiques,
- un dispositif partenarial qui permettrait entre autres de garantir la performance des travaux.
Ce modèle mutualiserait les coûts (informatiques, formation, gestion des risques spécifiques), tout en s’appuyant sur les acteurs déjà en place : syndics, sociétés de tiers-financement, AMO, etc.
C’est un nouvel outil structurant qui se dessine, en particulier pour les copropriétés. Je salue l’engagement du secteur bancaire à le concrétiser.

Le secteur bancaire s’engage
Le rapport propose différentes modalités de mise en œuvre, de la mise en place de services de gestions pour compte de tiers au profit de banques existantes par un acteur privé à la création d'un établissement financier spécialisé, depuis une structure « souche » ou à travers une création ex-nihilo.
Cette approche partenariale et mutualisée vise à baisser et maîtriser le niveau de risque des banques et ainsi à mobiliser plus efficacement leur capacité de financement sur ce marché très particulier – mais aux enjeux économiques, écologiques et sociaux considérables – de la rénovation et de l'amélioration des logements.
En séance, les acteurs du monde bancaires se sont engagés à travailler à la préfiguration de cet outil et à déployer le prêt collectif pour les copropriétés, ce qui est une évolution très positive. Ils ont par ailleurs proposé une évolution du prêt collectif créé par la loi « Habitat Dégradé » du 9 avril 2024, évolution dont le Gouvernement soutient le principe.
La réussite de la rénovation énergétique passe par une mobilisation renforcée du secteur bancaire. L’État continuera à jouer son rôle d’impulsion, mais c’est bien aux acteurs privés de s’emparer des outils.
PODCAST
Simplification de la vie économique : « Un exemple de régulation mal maîtrisée » - Christophe NOEL, Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires (FACT)
Le Projet de loi de simplification de la vie économique adopté le 17 juin à l’Assemblée Nationale suscite de vives inquiétudes, et c’est peu de le dire, chez les propriétaires de locaux commerciaux. Plusieurs mesures conduisent d’ailleurs l’avocat Gabriel Neu Janicki à écrire qu’on tire à « boulet rouge sur les bailleurs ».
Quelles seraient les conséquences du Projet de loi de simplification de la vie économique pour les bailleurs ? Comment interpréteront-ils le nouveau message que leur envoie l’Assemblée Nationale ? Les réponses de Christophe Noel, Délégué Général de la FACT, Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires.

