Baromètre logement
5ème édition du Baromètre Procivis et Interactive
Chaque année depuis 2020, Procivis et Harris Interative produisent une enquête auprès de près de 11 000 français, âgés de 18 ans et plus. Cette enquête, partagée avec le secteur et les pouvoirs publics notamment, permet de connaître avec précision les aspirations des Français sur la question du logement. Après analyse de la cinquième édition de cette étude, Yannick Borde, président de Procivis et Karine Julien-Elkaïm, Présidente du Comité exécutif du Groupe Polylogis & présidente du directoire de LogiRep détaillent et commentent les résultats pour la région Île-de-France.
67% des Franciliens non-propriétaires souhaitent acquérir leur résidence principale, soit 7 points de plus qu’au niveau national
BAROMÈTRE PROCIVIS
Immobilier en Ile-de-France : L’envie de devenir propriétaire se heurte néanmoins à quelques incertitudes
Yannick Borde, président de Procivis et Karine Julien-Elkaïm, Présidente du Comité exécutif du Groupe Polylogis & présidente du directoire de LogiRep détaillent et commentent les résultats pour la région Île-de-France.
À l’image de l’ensemble des Français, une grande partie des Franciliens pense que le temps n’est pas aux transactions immobilières. 44 % d’entre eux pensent que c’est un mauvais moment pour acheter (contre 47 % au niveau national), et 47 % que c’est un mauvais moment pour vendre (même score que la moyenne des Français).
Malgré tout, les Franciliens ont envie de mobilité : quand 35 % de la population française souhaite déménager, 46 % des Franciliens aimeraient changer de logement dans les mois à venir. Ils sont même 67 % à avoir comme objectif prioritaire ou important de devenir propriétaire (60 % au niveau national). Mais avec un coût du logement (847 €) supérieur de 27 % à la moyenne nationale (668 €), et d’importantes incertitudes sur l’évolution des prix et des conditions de financement, les Franciliens voient leurs envies souvent contrariées.
Évolution des prix de l’immobilier : la grande inconnue
Les Franciliens interprètent l’évolution des prix de l’immobilier comme la moyenne des Français : augmentation (39% en Île-de-France, 38% pour la moyenne nationale) ou baisse (29% en en Île-de-France, 28% pour la moyenne nationale).
L’absence de direction claire du marché est une grande incertitude pour les 46% des Franciliens en recherche active d’un nouveau logement.
Les Franciliens en recherche active d’un meilleur logement
Alors qu’un peu plus d’un Français sur deux (55%) a consulté des annonces immobilières au cours des derniers mois, c’est le cas de 65% des Franciliens. Ils sont même 40% à avoir pris contact avec des vendeurs ou des agences (32% au plan national). 39% des Franciliens ont réalisé une simulation de crédit (32% au niveau du pays). 37% des Franciliens ont même visité un bien immobilier et se sont renseigné sur le crédit auprès de leur banque ou d’un courtier), ils ne sont que 30% en moyenne nationale. Dans ce cadre, la gestion de l’épargne témoigne des envies des Franciliens. Ils sont en effet 44% à mettre leur épargne de côté (46% pour la moyenne nationale), mais 26% des Franciliens l’investissent dans un projet et en particulier dans l’immobilier, alors que les Français ne sont que 20%. C’est particulièrement vrai pour les franciliens locataires de leur résidence principale : 27% contre 22% pour la moyenne nationale.
Les ménages Franciliens qui souhaitent le plus déménager à court terme sont les 25-34 ans pour qui ce projet est important ou très important à 84%, ainsi que les locataires (82%) dont les occupants de HLM (74%).
Les Franciliens se déclarent un peu moins satisfaits (7,5 sur 10) de leur logement que la moyenne nationale (7,8). Mais leurs critères de satisfaction diffèrent légèrement. Pour l’ensemble de la population, la localisation du logement est satisfaisante (33%) mais quand les Franciliens privilégient la proximité avec les transports en commun (31%) la moyenne nationale plafonne à 16%. Les Franciliens se plaignent d’abord d’un défaut d’isolation phonique (32%) ou thermique (29%) et du coût du logement (22%) contre 17% en moyenne nationale. Ainsi, 76% des Franciliens déclarent qu’ils accepteraient de payer un logement plus cher s’il est construit de manière à consommer peu d’énergie au quotidien. Néanmoins cette augmentation ne devrait pas dépasser 5% pour 61% de la population d’Île-de-France. Seuls 5% des Franciliens toléreraient une augmentation de plus de 10%.
Prix et localisation : les critères essentiels
Les Franciliens ont un budget logement 27% supérieur à la moyenne nationale et sont 82% à estimer que leur budget logement est important ou très important (79% en moyenne nationale). La sensibilité au prix du logement (achat ou location) est donc encore plus importante que pour l’ensemble de la population interrogée.
Les 46% de Franciliens en quête de mobilité privilégient la ville (56%) par rapport à la campagne (44%) en proportion inverse de la moyenne nationale (59% pour la campagne et 41% pour la ville). Parmi les critères de choix, la durée et la distance du trajet domicile – travail sont essentielles en Île-de-France.
Devenir propriétaire
67% des Franciliens non-propriétaires de leur résidence principale déclarent que devenir propriétaire est un objectif prioritaire (25%) ou important (42%) à comparer avec 60% en moyenne nationale. Les Franciliens recherchent moins la maison individuelle (60%) que la moyenne des Français (76%). Les Franciliens ne sont que 20% à envisager de faire construire une maison (26% sur le plan national) et 40% à souhaiter acheter une maison dans l’ancien.
S’ils sont globalement vus comme une bonne chose par plus de 80% des Franciliens, les dispositifs d’accession à la propriété restent méconnus : seulement 49% des Franciliens ont entendu parler du prêt à taux zéro (PTZ) et voient très bien ce dont il s’agit. C’est 43% pour MaPrimeRenov, 34% pour le dispositif Pinel et 28% pour l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ).
Le dilemme de la construction de logements : oui mais pas chez moi !
42% des Français déclarent qu’il faudrait construire davantage en France. C’est le cas de 45% des Franciliens. Construire plus de logements permettrait de baisser les prix (33%) ou d’accueillir plus de personnes (28%). Ces logements neufs devraient être plus grands et plus agréables même s’ils sont plus chers (25%), on pourrait même augmenter la hauteur des bâtiments existants en ajoutant des étages (18%). 29% des Franciliens déclarent même qu’il vaudrait mieux construire des immeubles d’appartements plutôt que des maisons individuelles.
Pourtant construire des logements reste une nécessité : en Île-de-France, 45 % des habitants estiment qu'il est crucial de construire davantage de logements. Toutefois, la réalité montre une situation complexe : les taux de vacance et de rotation sont très faibles, et le nombre de transactions immobilières est en chute libre depuis plusieurs années. Malgré cette demande pressante, le nombre de permis de construire délivrés et de projets de construction démarrés est en baisse, ce qui réduit l'offre de logements neufs.
Karine Julien-Elkaïm ajoute, “le secteur du logement en Île-de-France est en difficulté. L'offre locative se raréfie en raison d'un effort de construction insuffisant dans les zones tendues. Les tensions sur le marché du logement en Ile-de-France ont un impact aussi sur la mobilité des locataires qui est faible. Les locataires sont souvent contraints de rester dans leur logement actuel en raison des difficultés à trouver un nouveau logement qui correspond à leurs besoins et à leur budget. “
Mais si les Franciliens encouragent la construction, ils souhaitent surtout que les chantiers soient lancés hors de leur commune : seulement 30% souhaitent plus de construction dans leur ville. Seulement 16% souhaitent accueillir plus de personnes. 31% des Franciliens vont même jusqu’à déclarer qu’il faut arrêter de construire dans leur commune dans laquelle il y a déjà trop de logements.
Elle conclut : “Les élus locaux adhèrent souvent à cette opinion, craignant que la construction de nouveaux logements ne nuise à leur popularité, surtout à l'approche des élections municipales. Cette tendance réduit encore davantage le développement de nouveaux projets de logement. Enfin, le coût de construction représente entre 40 et 55 % du prix d'un logement, proportion qui n'a cessé d'augmenter en raison des crises sanitaire et énergétique, de l'inflation et des normes environnementales plus strictes.”
Les Franciliens sont néanmoins 47% à souhaiter un encadrement des loyers pour éviter les fortes augmentations mais ils ne sont plus que 37% à souhaiter cette mesure dans leur propre commune de résidence.
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TRIBUNE DE DANIELLE DUBRAC
Notre pays vit un moment politique et économique complexe et l’impact sur le marché de l’immobilier résidentiel est considérable. Loin de donner aux ménages français des raisons de se détourner de l’acquisition ou de différer une cession prévue, il doit simplement leur créer le réflexe de recourir à un professionnel qui aplanira pour eux cette complexité.
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