Une nouvelle contribution à l’architecture du Vitra Campus
Au Bangladesh, les inondations se multiplient en raison du changement climatique, ce qui pousse une multitude de gens à chercher un nouveau foyer. C’est dans ce contexte que l’architecte bangladaise Marina Tabassum et son équipe ont développé le Khudi Bari, la « petite maison » : c’est une structure de bâtiment économique que les habitants peuvent monter, démonter et transporter eux-mêmes pour la réinstaller à un autre endroit.
Un Khudi Bari a été construit sur le Vitra Campus de Weil am Rhein pour donner un exemple d’approche architecturale et de réponse concrète face aux problèmes que la crise climatique aggrave.
Alors que j’étais au calme dans mon bureau, pendant la pandémie, l’image d’une maison m’a traversé l’esprit et je me suis dit : c’est ça ! Une maison simple, abordable pour une famille qui ne possède rien, et qui peut être transportée d’un endroit à l’autre. C’est ainsi qu’a débuté l’aventure des Khudi Bari.
Khudi Bari signifie littéralement « petite maison ».
Il s’agit d’une structure légère très économique qui se monte et se démonte à la main, sans électricité ni outillage mécanique. L’équipe de Marina Tabassum a construit les maisons dans les Chars en collaboration avec des organisations caritatives et des groupes communautaires, créant ainsi de meilleures conditions de vie pour des populations vulnérables qui ne disposent que du minimum absolu pour survivre. Plus d’une centaine de Khudi Bari ont déjà été mis en place, d’autres devraient suivre.
Le Khudi Bari est une invention géniale : il est beau, intelligent et utile. Lorsque je l’ai vu au sein de l’exposition de Marina à Munich, j’ai pensé qu’il s’intégrerait parfaitement au dialogue architectural que nous menons continuellement sur le Vitra Campus. Le travail de Marina Tabassum montre qu’il est possible de résoudre des problèmes sociaux urgents à l’aide de moyens simples, de manière pratique, abordable et esthétique.

Comme le Khudi Bari est-il construit ?
Un Khudi Bari est une structure faite de matériaux régionaux comme les bambous, reliés entre eux par des jonctions en acier préfabriquées en atelier. Ce sont les jonctions qui déterminent la géométrie de la maison. Constituant les fondations de la maison, un cadre carré peut être enfoui dans le sol ; un cadre plus grand, du même type, constitue le premier étage. Le système est complété par un toit à pignon recouvert de tôle. Dès que la structure est mise en place, il est possible de créer un espace de vie à l’aide de planches stables ou de cloisons légères. L’étage surélevé offre aux habitantes et aux habitants un lieu sûr en cas d’inondations soudaines – et si les terres cultivables disparaissent, il est possible de démonter le Khudi Bari, de le transporter et de le réinstaller ailleurs.
Un Khudi Bari sur le Vitra Campus
Que vient faire un Khudi Bari sur les rives du Rhin ? Le Vitra Campus de Weil am Rhein est un site industriel actif qui s’est mué en espace public dont l’architecture née au fil des quarante dernières années et les offres culturelles attirent des centaines de milliers de visiteuses et visiteurs chaque année. Tout comme la maison de jardin de Tsuyoshi Tane récemment créée et la plantation d’une forêt Miyawaki sur le campus, le Khudi Bari se veut l’expression d’une nouvelle orientation du VitraCampus. Le changement climatique requiert de nouvelles solutions. L’exigence esthétique reste inchangée : le Khudi Bari montre qu’une architecture d’urgence peut également avoir une esthétique attrayante.



Un Khudi Bari sur le Vitra Campus
Que vient faire un Khudi Bari sur les rives du Rhin ? Le Vitra Campus de Weil am Rhein est un site industriel actif qui s’est mué en espace public dont l’architecture née au fil des quarante dernières années et les offres culturelles attirent des centaines de milliers de visiteuses et visiteurs chaque année. Tout comme la maison de jardin de Tsuyoshi Tane récemment créée et la plantation d’une forêt Miyawaki sur le campus, le Khudi Bari se veut l’expression d’une nouvelle orientation du VitraCampus. Le changement climatique requiert de nouvelles solutions. L’exigence esthétique reste inchangée : le Khudi Bari montre qu’une architecture d’urgence peut également avoir une esthétique attrayante.
Une réponse à un problème majeur
Sur le Campus, nous avons récemment érigé une maison de jardin créée par Tsuyoshi Tane qui reflète une nouvelle réflexion vis-à-vis de la nature et de la durabilité. Le Khudi Bari de Marina Tabassum est une nouvelle réponse aux conséquences du changement climatique. Il se veut une réponse à un problème majeur amené à perdurer, ce n’est pas une solution temporaire en cas d’urgence.
Des premières expériences qui ont permis d’améliorer la qualité et les fonctionnalités de cette « petite maison »
Le premier Khudi Bari expérimental a été érigé en 2020 à Dhaka pendant la pandémie. Après quelques ajustements, quatre unités ont été fabriquées dans les Chars de la Meghna. Ces expériences ont permis d’améliorer la qualité et les fonctionnalités de la maisonnette. Comme les éléments des Khudi Bari sont livrés par bateau dans les régions reculées et doivent souvent être transportés dans des charrettes non motorisées sur les bancs de sable, ils doivent être constitués de matériaux légers.
Le système de Khudi Bari peut permettre de former des structures plus importantes en les connectant entre elles. Ainsi, il a été agrandi pour le camp de réfugiés Rohingyas dans le district de Cox’s Bazar, ce qui a permis de construire des centres communautaires et d’autres installations annexes dans la situation humanitaire difficile du camp. C’est la Foundation for Architecture and Community Equity (FACE) qui est le moteur de ces projets, une initiative lancée par Marina Tabassum. Avec le Khudi Bari, FACE contribue de manière significative à réduire la détresse des personnes qui vivent dans des conditions difficiles.
Marina Tabassum

Le Khudi Bari du Vitra Campus nous rappelle la fragilité de notre existence. Nous sommes tous reliés les uns aux autres par notre écosystème naturel – l’air, l’eau, la lumière et la température. Un déséquilibre dans une partie du monde a des répercussions dans d’autres régions : les personnes contraintes à déménager, qui vivent sur des bancs de sable, ont une empreinte carbone nulle – et pourtant ce sont elles qui souffrent de la crise climatique.
A propos
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Crédits photographiques
- Khudi Bari : (c) Vitra Julien Lanoo
- Marina Tabassum : (c) Marina Tabassum Architects, Photographie Asif Salman
- Marina Tabassum : (c) Marina Tabassum Architects, Photographie City Syntax


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