Entretien avec Klara Min, directrice artistique du Classical Bridge Festival
Klara Min se révèle être une personnalité artistique aux multiples facettes, marquée par un parcours international qui a façonné sa vision musicale et son engagement. En tant que pianiste de renommée, son itinéraire l'a conduite de la Corée du Sud aux scènes prestigieuses d'Amérique et d'Europe, enrichissant sa sensibilité artistique.
Cette ouverture transparaît dans son rôle de directrice artistique du Classical Bridge Festival, qu'elle a fondé avec l'ambition de créer des ponts culturels à travers le langage universel de la musique classique. L'édition 2025 de son festival, qui se tiendra à Paris au Musée Jacquemart-André les 23, 24 et 25 juin, témoigne de cette volonté de connecter les cultures, en s'installant dans un lieu emblématique pour offrir une expérience musicale singulière et favoriser le dialogue entre artistes et publics.
Classical Bridge
FESTIVAL
Pouvez-vous nous parler de la genèse du Classical Bridge Festival et de votre vision derrière sa création ?
Klara Min : Comme le titre lui-même l'indique, le mot "Pont" représente l'intention de créer des liens entre diverses nations, générations et cultures, au-delà des frontières.
Il a débuté en 2018 à New York, l'année où la société fondatrice, New York Concert Artists & Associates, a fêté son 10e anniversaire. L'idée du festival est de toucher la diversité démographique du public avec une qualité de performances optimale. Le festival a alterné entre New York, Séoul et Bordeaux ces dernières années, et se tient pour la première fois à Paris cette année.
Y a-t-il des artistes, musiciens ou autres, qui ont particulièrement influencé votre parcours et votre approche artistique ? Si oui, lesquels et de quelle manière ?
Klara Min : De nombreuses personnes m'inspirent. Chaque rencontre est pour moi une ouverture sur un nouvel univers, et chaque individu que je croise à une influence sur moi.
En me concentrant sur les musiciens, j'ai toujours eu une admiration particulière pour ceux qui allient talent musical et grande humanité, une combinaison qui n'est pas toujours évidente. Je pense notamment à mes anciens professeurs : James Tocco, élève de Magda Tagliaferro, Claudio Arrau et Byron Janis, et Byron Janis, élève de Vladimir Horowitz.
Toute ma vie, j'ai été en quête du "son" qui résonne en mon âme. Mon travail consiste principalement à me syntoniser avec le son, la hauteur et la vibration que je recherche. Ces deux professeurs l'ont compris, et ils m'ont compris. Arcadi Volodos est également une grande source d'inspiration. Son jeu est sincère et profond. Il ouvre une perspective infinie. Rarement un autre artiste me transporte autant lors de ses concerts.
Pouvez-vous nous parler de la genèse du Classical Bridge Festival et de votre vision derrière sa création ?
Klara Min : Comme le titre lui-même l'indique, le mot "Pont" représente l'intention de créer des liens entre diverses nations, générations et cultures, au-delà des frontières.
Il a débuté en 2018 à New York, l'année où la société fondatrice, New York Concert Artists & Associates, a fêté son 10e anniversaire. L'idée du festival est de toucher la diversité démographique du public avec une qualité de performances optimale. Le festival a alterné entre New York, Séoul et Bordeaux ces dernières années, et se tient pour la première fois à Paris cette année.
Comment votre parcours personnel, entre la Corée du Sud, les États-Unis et la France, influence-t-il la direction artistique du festival ?
Klara Min : En vivant dans trois endroits différents, j'ai réalisé que le marché de la musique classique en Europe, aux États-Unis et en Corée du Sud/en Asie est très différent à sa manière. Bien que nous vivions dans un petit monde grâce aux plateformes numériques, chaque continent a encore une manière très unique de présenter, de sélectionner les artistes, de faire du marketing et en ce qui concerne la démographie du public.
J'aimerais apporter le meilleur de chaque continent et le confronter aux autres, afin de rendre l'avenir du monde de la musique classique plus accessible et de lui faire gagner l'attention qu'il mérite dans la société.
L'exemple frappant est la présence d'un public jeune en Asie, contrairement à la situation en Occident, ce qui suggère que l'accessibilité et la perception de la musique classique par les jeunes sont des facteurs déterminants, indépendamment de sa qualité intrinsèque.
Cette année, le festival se déroule au Musée Jacquemart-André, un lieu riche en histoire et d'art visuel. Comment ce cadre unique dialogue-t-il avec la musique classique que vous proposez ? Et quel est votre lien personnel avec la ville de Paris ?
Klara Min : Pour l'édition parisienne, j'ai intentionnellement souhaité organiser le festival dans un cadre plus intime, en recréant l'atmosphère des "Salons de Musique" du XIXe siècle. Paris regorge de lieux magnifiques et raffinés, et j'ai choisi le Musée Jacquemart-André pour sa riche histoire. Il est inspirant pour les musiciens comme pour le public de vivre une expérience artistique globale : musique, arts visuels, vins français et art culinaire. Toutes les formes d'art se rejoignent dans leur expression ultime.
Enfant, j'avais une sorte de "fantasme" concernant la France à cause d'un dessin animé japonais appelé "La Rose de Versailles" - une histoire de la Révolution française avec des personnages réels et fictifs. J'étais vraiment fasciné par cela, et un personnage fictif m'a beaucoup marqué.
Quand j'étais adolescent en Corée, les étudiants en musique avaient plus l'habitude d'apprendre l'allemand pour étudier en Allemagne, et les étudiants en art étudiaient le français. J'ai donc en quelque sorte laissé la France de côté dans mon esprit pendant de nombreuses années.
Après avoir vécu près de 30 ans à New York, j'ai toujours eu l'envie de venir vivre en Europe, et j'ai choisi Paris par intuition. Sans logique ni raison. Purement par intuition, et je sens que c'était le bon choix.

L'édition 2025 met en avant des artistes de renommée internationale. Qu'est-ce qui vous motive dans le choix des musiciens invités et des répertoires ?
Klara Min : Ce sont mes amis. En ce qui concerne l'invitation d'artistes, il est important pour moi de travailler avec de merveilleux musiciens ainsi qu'avec de merveilleux êtres humains. Dans ma jeunesse, j'ai eu une période où je donnais la priorité au talent avant tout, mais nous sommes tous talentueux à notre manière.
Il est important pour moi de chérir le temps de la création musicale ensemble tout en produisant des performances de la plus haute qualité. Je n'apprécie pas les musiciens narcissiques, aussi excellents soient-ils en tant qu'interprètes. Nous sommes humains d'abord, musiciens ensuite.
Le festival se décrit comme un lieu de dialogue interculturel. Comment cela se manifeste-t-il concrètement à travers la programmation et l'atmosphère de l'événement ? Vous êtes également une pianiste de renommée. Comment conciliez-vous votre rôle de directrice artistique avec votre carrière d'interprète ?
Klara Min : Je reconnais qu'il est difficile de jouer plusieurs rôles, et j'apprends à déléguer les tâches de gestion pour me concentrer davantage sur le contenu créatif. J'aime explorer ma créativité à la fois dans ma sphère introvertie – ma manière d'agir et de réagir au sein du monde musical – et dans ma dimension extravertie, en me connectant au monde extérieur par l'entrepreneuriat. J'aspire à embrasser toutes ces facettes, car elles sont intrinsèquement liées dans mon univers. La musique est le reflet de la vie, et il est essentiel pour moi d'y être authentique.
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Antoine Blandin sait monter jusqu’au dernier étage à vitesse grand V. Il aime la course à pied, les médias, le podcast, le partage. Figure de l’immobilier de prestige à Paris, il est agent immobilier chez Varenne, il est aussi l’heureux titulaire d’un compte Instagram qui sait donner la juste mesure de lieux emprunts d’un rare supplément d’âme. Il est l’agent immobilier capable de partager avec son audience et celle de Varenne son amour pour une certaine esthétique, pour tout ce qui relève de l’exception et du rare. Avec lui, nous allons parler de communication, de digitalisation, de réseaux sociaux, de formats immersifs au service du prestige. Bref nous parlerons ici d’immobilier de luxe à l’ère du digital et des réseaux sociaux.

