Avis d'expert - Contenu proposé par Enchères Immo
Par Louis du Clary, cofondateur d' Enchères Immo
Dans un marché immobilier qui tourne au ralenti, tant en volumes qu'en termes de prix, et dans un contexte de crise du logement de plus en plus décriée, la mesure proposée par Gabriel Attal pourrait-elle changer la donne ? L'exonération des frais de notaire pour les primo-accédants revient-elle à débloquer les ventes ?
Le point de vue de Louis du Clary, cofondateur d' Enchères Immo .
La mesure proposée par Gabriel Attal est un pansement et non une réponse à long terme.»
7 % D'ECART DE PRIX ENTRE LES VENDEURS ET LES ACHETEURS SELON L'INDEX GAPI
Les primo-accédants ont-ils plus de mal que les autres à s'aligner sur les prix demandés ?
Pas forcément, comme nous le démontrerons via l'Index GAPI, proposé par Enchères Immo. On observe ainsi que l'écart entre le prix demandé par les vendeurs et celui proposé par les acheteurs de biens à moins de 250 000€ s'établit à 7 % au mois de mai 2024, soit un écart identique au reste du marché.
Ecart qui se stabilise : un bon signe ?
Pour Louis du Clary, cofondateur d' Enchères Immo, cet écart qui se stabilise depuis quelques mois est plutôt un bon signe : il signifie que les acheteurs et les vendeurs peuvent à nouveau s'entendre , moyennant une légère négociation. Ce qui n'était pas le cas l'an passé, où l'écart entre le prix du vendeur et celui de l'acquéreur atteignait 10 % de moyenne sur le second semestre.
En termes de volumes, le marché 2024 semble d'ailleurs retrouver quelques couleurs avec une augmentation de 7 % des demandes d'acquéreurs auprès des agences par rapport à 2023, comme le rappelle Henri Hecquet , cofondateur de Gabby, spécialisé dans la gestion de données pour les agences immobilières. Parmi les demandes, 43 % proviennent de primo-accédants, contre 41 % en 2023. Un enthousiasme relatif aux acheteurs qui s'est cependant arrêté net le 8 juin, suite à l'annonce de la dissolution engendrant une baisse des demandes de 16 points (20 points pour les primo-accédants). Si la baisse est forte, elle est cependant à relativiser en raison de la saisonnalité du marché : l'an passé, la baisse sur la même période atteignait 10 points.
Le volume de transactions attendu cette année oscillera entre 800 000 et 900 000 ventes, soit environ 20 % de moins qu'en 2022 et un niveau relativement similaire à 2023.
Une augmentation de 7 % des demandes d'acquéreurs auprès des agences par rapport à 2023
En termes de volumes, le marché 2024 semble d'ailleurs retrouver quelques couleurs avec une augmentation de 7 % des demandes d'acquéreurs auprès des agences par rapport à 2023, comme le rappelle Henri Hecquet , cofondateur de Gabby, spécialisé dans la gestion de données pour les agences immobilières. Parmi les demandes, 43 % proviennent de primo-accédants, contre 41 % en 2023. Un enthousiasme relatif aux acheteurs qui s'est cependant arrêté net le 8 juin, suite à l'annonce de la dissolution engendrant une baisse des demandes de 16 points (20 points pour les primo-accédants). Si la baisse est forte, elle est cependant à relativiser en raison de la saisonnalité du marché : l'an passé, la baisse sur la même période atteignait 10 points.
Le volume de transactions attendu cette année oscillera entre 800 000 et 900 000 ventes, soit environ 20 % de moins qu'en 2022 et un niveau relativement similaire à 2023.
Variation du volume hebdomadaire des demandes acquéreurs (base 100)
DANS CE CONTEXTE, L'EXONERATION DES FRAIS DE NOTAIRE POUR LES PRIMO-ACCÉDANTS, LIMITÉE AUX BIENS DE MOINS DE 250 000 € PEUT-ELLE AVOIR UN IMPACT POSITIF ?
Des frais de notaire équivalents à la marge de négociation
Le concept peut sembler gagnant-gagnant
Les frais de notaire, qui représentent environ 7 % du prix de vente dans l'ancien, correspondent à l'écart de prix qui subsiste entre les vendeurs et les acquéreurs. On pourrait donc imaginer qu'à court terme, la mesure puisse donc permettre aux vendeurs de vendre au prix qu'ils attendent et aux acquéreurs de récupérer le différentiel via l'exonération. Un concept qui peut sembler gagnant-gagnant , et potentiellement capable débloquer le marché des premières acquisitions.
Oui mais...
Comme toujours dans un marché de l'offre et de la demande, « l'objectif de cette mesure est d'aider les primo-accédants à réaliser leur première acquisition en les exonérant d'une partie des « frais de notaire », elle risque surtout d'être intégrée très rapidement dans les prix de vente, ce qui n'est pas l'objectif initial. En effet, à mesure que le temps va passer, les vendeurs vont considérer le prix de vente comme le prix du marché, alors qu'il sera indirectement gonflé par l'exonération. Cette entrée au jeu de l'offre et de la demande risquerait donc de faire augmenter artificiellement les prix, au lieu d'encourager la négociation et les ventes au juste prix du marché. Un effet de bord en somme, qui n'est pas à écarter. » souligne Louis du Clary .
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La mesure proposée par Gabriel Attal est un pansement et non une réponse à long terme.»
En conclusion
Le créateur de l' Index GAPI conclut : « Il va falloir s'habituer à nouveau à un marché transactionnel entre les 800 000 et les 900 000 ventes par an. Les professionnels doivent donc se positionner afin de flécher vers eux les vendeurs qui souhaitent pleinement valoriser leur bien sur le marché actuel mais une mesure pansement n'est pas une solution durable. »
À propos de l'Index GAPI par Enchères Immo et méthodologie
Basé sur l'analyse des résultats des ventes interactives effectuées sur la plateforme Enchères Immo depuis le début de l'année 2023, englobant plus de 2000 transactions. Trois paramètres cruciaux analysés pour chaque vente : l'estimation du professionnel, les attentes du vendeur et la meilleure offre finalement reçue. La construction des graphiques se base sur l'estimation du professionnel comme référence (base 100). Cette approche nous permet de mettre en pratique les attentes des vendeurs et les offres des acquéreurs en les comparant à cette valeur de base. Afin de fournir une représentation fidèle du marché, nous avons exclu les données des premiers et derniers déciles. Cette épuration garantit que notre analyse reflète plus précisément les tendances générales, sans être faussée par les valeurs extrêmes. De plus, l'analyse a été réalisée en observant les moyennes sur des périodes de 60 jours, permettant ainsi d'identifier des tendances plus stables et significatives.
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