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gestionnaires de copropriété

Qui sont les Gestionnaires de copropriété ? Par Gilles Frémont, Président de l’ANGC

Tribune libre

Publication des résultats du baromètre 2022 sur le métier de Gestionnaire de copropriété

Notre baromètre 2022 sur le métier de Gestionnaire de copropriété a été est livré. 

Nous remercions les 1077 personnes qui ont répondu à notre enquête constituée d’une trentaine de questions. L’objectif de cette consultation : mieux connaître le profil des praticiens, leurs aspirations, leurs difficultés, en vue de faire des propositions pour améliorer l’attractivité du métier. 

Au chapitre de la qualité de vie au travail, les gestionnaires attribuent une note de 7,55/10 à leur « coefficient de bonheur ». Elle était de 6,6 en 2020 en pleine crise covid. Le retour au bureau a du bon. L’entreprise remplit son rôle social. Quoiqu’il en soit la note est bonne. Preuve que les gestionnaires arrivent à s’épanouir dans leur travail. Le fonctionnement en binôme aide aussi à rompre le sentiment d’isolement.

Précédemment

Qui sont lesGestionnairesde copropriété

Un métier de plus en plus féminin

Le métier de Gestionnaire de copropriété se féminise de plus en plus (65%, soit 2 points de plus qu’en 2020). Et la tendance se poursuivra sans doute dans les prochaines années, puisque une très grande majorité des postes d’Assistants, dont beaucoup évoluent à terme vers le poste de Gestionnaire, est actuellement occupée par des femmes (85%). 

Un métier de diplômés

Syndic est un métier de diplômés. 60% des répondants à notre enquête ont un bac+3. Et même très diplômés, puisque presque un quart de la profession a un bac+5. Un tiers des Gestionnaires vient de la faculté de droit (31%). Mais la plupart, sans surprise, sortent des écoles de formation immobilière (50%). Métier pluridisciplinaire, à dominante juridique. La profession n’est pas fermée aux autodidactes pour autant, car l’on peut aussi devenir Gestionnaire sur le tas, par la seule expérience (9% n’ont aucun diplôme). 

Un métier de reconversion

La moitié des répondants sont en effet issus d’une reconversion professionnelle. Le chiffre est frappant. Il prouve que le métier nécessite une certaine maturité. Et qu’il mériterait aussi d’être mieux connu des étudiants. Le rôle des écoles est primordial. 

Groupes et indépendants, bientôt à l’équilibre ?

Environ 40% des répondants travaillent dans un grand groupe national. A contrario, 60% exercent dans un cabinet indépendant. Cette répartition est le reflet exact du marché de la gestion de copropriété en France. Les gros rachètent beaucoup, surtout depuis 5 ans, mais les petits continuent d’éclore, notamment à la suite d’un rachat. D’ailleurs 14% des Gestionnaires envisagent la création de leur cabinet à terme. La part des groupes est plus importante en régions qu’à Paris intra-muros. A noter que les chefs d’entreprises à 35% envisagent une revente de leur cabinet (chiffre en augmentation de 10 points depuis 2 ans). La suractivité de rachat par les groupes et les prix élevés du moment suscitent des envies. 

gestionnaire de copropriété

Comment les équipes de gestion fonctionnent-elles le plus souvent ?

A l’échelle du portefeuille

Les équipes de gestion fonctionnent majoritairement à 53% selon le modèle classique du trinôme (un gestionnaire, un assistant, un comptable), suivi du binôme (gestionnaire/ assistant ou gestionnaire/comptable). Le système de « pôle » ou de « back office » n’est donc pas le plus prisé. L’activité de syndic reste avant tout un métier de proximité, avec des équipes resserrées. Une grosse majorité de comptables est en prise directe avec les copropriétaires pour tout ce qui est renseignement téléphonique ou mail (68%). Les comptables sont eux aussi dans le relationnel. 

Les services supports internes ne sont pas pour autant exclus

Ils existent et sont même une nécessité compte tenu de la complexité croissante du métier. On les retrouve essentiellement pour la gestion sociale des gardiens et employés d’immeuble (34%), les sinistres (20%) et le contentieux (17%), mais très peu pour les travaux (6%). Le gestionnaire lui-même reste donc polyvalent, multi-casquettes, c’est ce qui caractérise le mieux son métier et qui en fait sa richesse. 

Le portefeuille le plus couramment constaté

Il comprend une quarantaine d’immeubles. Plus de la moitié des Gestionnaires gèrent 1400 lots en moyenne. Le temps de travail excède les 46 heures par semaine. On est loin des 35 heures. Il apparaît que le salaire médian en région se situe toujours aux alentours de 35 K€, contre 45K€ en région parisienne. L’écart reste significatif. 

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« Bonheur » au travail : la note est bonne

Qualité de vie au travail

Au chapitre de la qualité de vie au travail, les Gestionnaires attribuent une note de 7,55/10 à leur « coefficient de bonheur ». Elle était de 6,6 en 2020 en pleine crise covid. Le retour au bureau a du bon. L’entreprise remplit son rôle social. Quoiqu’il en soit la note est bonne. Preuve que les Gestionnaires arrivent à s’épanouir dans leur travail. Le fonctionnement en binôme aide aussi à rompre le sentiment d’isolement. 

Ce qu’aiment le plus les gestionnaires dans leur métier ? 35% le relationnel, 34% les travaux, 17% le juridique. Les Gestionnaires aiment avant tout le terrain, et le contact humain. C’est ce qui fait du métier de syndic toute sa complexité, son attrait et son intérêt : la gestion de l’humain. C’est ce qui le rend difficile aussi. 

Changements de carrière et turnover

45% des répondants envisagent de changer d’activité à plus ou moins long terme. Si on regarde le verre à moitié plein, cela veut dire que 55% veulent y rester. D’ailleurs le phénomène de come-back n’est pas anodin, puisque 12% reviennent en copropriété après avoir tenté autre chose. Ceux-là reviennent souvent avec plus de recul et de tranquillité. 

Quant au turnover, 63% des Gestionnaires ont eu au moins 2 employeurs au cours des cinq dernières années. 21% en ont eu 3. Les raisons des départs sont essentiellement liées à des difficultés avec la hiérarchie ou avec des collègues. Il est vrai que le management n’a jamais vraiment été inscrit dans la culture des administrateurs de biens, composés historiquement de petits cabinets familiaux. Une meilleure formation des équipes dirigeantes dans ce domaine semble donc être une priorité. 

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Maux du jour et du soir

Le fléau des mails

Pour 88% des répondants, la gestion du flux de mails est une charge psychologique permanente. Ils y pensent tout le temps, vacances incluses. Ce chiffre est en augmentation de 8 points en deux ans. C’est inquiétant. D’autant plus que 85% des répondants déclarent ne pas être formés à la gestion du flux de mails. Chacun se débrouille comme il peut et souffre en silence. Il est grand temps de prendre le taureau par les cornes sur ce sujet. Et peut-être de reprendre un peu plus son téléphone. A noter que 62% ne pensent pas que les nouvelles interfaces coopératives sont susceptibles de faire diminuer le nombre de mails. Les nouvelles technologies, sur la problématique des mails, n’ont donc pas encore fait leurs preuves. 

Les logiciels informatiques ne font pas l’unanimité

50% des répondants sont satisfaits de « l’ergonomie » de leur logiciel métier. Ce chiffre monte à 66% chez les comptables et tombe à 48% chez les gestionnaires. 57% sont satisfaits des « fonctionnalités » de leur logiciel. Les éditeurs ont donc encore du pain sur la planche pour améliorer leur outil, en particulier l’esthétique. Cela contribuera aussi pour beaucoup à l’image de marque des syndics. 

Les Assemblées Générales nocturnes ont la vie dure

Même si la tendance aujourd’hui est à passer les AG en journée, afin de préserver l’équilibre vie privée - vie professionnelle, les habitudes sont encore bien ancrées (59% des AG finissent entre 20h et 21h ; 65% il y a deux ans). Il n’appartient qu’aux syndics professionnels de changer ces habitudes, d’amplifier le mouvement, en faisant œuvre de pédagogie, et d’une certaine dose de fermeté vis-à-vis des plus réticents. C’est une condition sine qua non pour attirer demain (et garder) de nouveaux candidats dans notre profession. A noter que la visioconférence n’a pas supplanté l’AG physique, contrairement à ce que certains prédisaient au plus fort de la crise covid. 72% des répondants ne constatent pas de demande significative de la part des copropriétaires pour le développement de la visioconférence.

Gilles Frémont

Côté management et recrutement : ça bouge

Quelles sont les sources de recrutement ?

On constate que la cooptation (22%), et les cabinets de recrutement (24%) arrivent en tête presque ex æquo. Les annonces sur le net suivent de près (18%). Les sources sont donc variées et aucune ne se détache réellement du lot. Pôle emploi est en tout cas hors sujet.

L’alternance marche plutôt bien. 64% des cabinets ont embauché un alternant ces deux dernières années. Il reste encore des freins, notamment le manque d’information sur les aides, et le manque d’organisation interne pour recevoir un apprenant dans l’entreprise. Qui sera le tuteur de l’alternant ? Aura-t-il le temps de s’en occuper en plus de son portefeuille ? Est-il formé pour cela ? Y a-t-il un bureau à disposition de l’alternant ? Quelles tâches lui confier ? On en revient à la thématique du management. L’alternance est pourtant un enjeu majeur pour l’intégration des jeunes dans le monde du travail. Elle permettrait aussi, d’une certaine manière, de réduire le nombre de postes vacants dans les cabinets (au moins 1 poste vacant dans 56% des entreprises). Les entreprises doivent davantage jouer le jeu de l’alternance. C’est une des solutions pour résorber la pénurie de main d’œuvre. 

La formation continue, un autre enjeu essentiel

La formation continue est un autre enjeu essentiel pour la qualité de vie au travail, et pour la qualité du travail tout court. 43% déclarent ne pas être suffisamment formés. Pourtant les formations existent. Sont-elles suffisamment nombreuses, variées, intéressantes ? On retrouve ici par exemple la problématique de l’absence de formation à la gestion du flux de mails. Il est vrai aussi que les changements incessants des lois et réglementations n’aident pas à maîtriser au mieux la matière. Heureusement la grande majorité des Gestionnaires déclarent se former eux-mêmes en suivant régulièrement les évolutions législatives. Reste la difficulté de trouver le temps. 

Le télétravail en voie de se généraliser

60% des répondants disposent aujourd’hui d’au moins une journée de télétravail par semaine ou de la possibilité de le faire sans que ce soit formellement acté. La possibilité d’avoir un peu de télétravail devient un critère de choix prépondérant pour les candidats à un nouveau poste. Il l’était déjà un peu avant la crise du covid, mais dans une moindre mesure. Le « 1 jour » de TT par semaine (2 tout au plus) semble être la bonne jauge. Gestionnaire de copropriété reste un métier de terrain et de contact, on l’a dit. 

Question d’image ? Pas seulement…

Toutes les idées sont bonnes à prendre

Quelle est la priorité pour valoriser l'image des syndics ? Les réponses sont équilibrées. Toutes les solutions sont bonnes à prendre. La diffusion de reportages TV montrant le métier de syndic, la création de cursus de formations dédiés à la copropriété, la revalorisation des honoraires de gestion, la création d'un Ordre professionnel, travailler la relation client au sein des cabinets. Globalement les syndics doivent mieux communiquer sur leur métier, au niveau des instances représentatives d’une part, et au niveau des cabinets d’autre part. A tous les étages de la pyramide, les professionnels doivent mieux faire connaître leur métier, le rôle du syndic et les contours de ses nombreuses missions. Tout comme le management, la communication n’a jamais été dans l’ADN du syndic, mandataire et non prestataire. Il n’est cependant jamais trop tard. Le regard des professionnels sur l’avenir de la profession est positif (55%), mais on ne peut pas dire que ce soit une majorité écrasante. 

Gilles Frémont
Gilles FrémontContributeur
Gilles Frémont
Gilles FrémontContributeur
Syndic à Paris, auteur de « Vis ma vie de syndic » aux éditions Edilaix.

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