Conférence de presse
Les notaires de France ont présenté cette semaine leur bilan traditionnel de l’année immobilière. L’année a été marquée par une baisse sensible et forte du nombre de transactions : 780 000, voilà le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois en France (y compris départements d’outre-mer hors Mayotte). Ce chiffre représente une baisse de 17% en un an et ramène la France à un niveau similaire à la période de la fin de l’année 2015.
Du côté des prix, « Les prix des logements anciens ont enregistré une baisse annuelle de 3,9 % à l’échelle nationale au troisième trimestre 2024, avec des résultats similaires pour les appartements et les maisons. Néanmoins, les projections pour le quatrième trimestre indiquent une atténuation de cette baisse : -1,6 % en France métropolitaine, -0,4 % en Province, et -3 % en Île-de-France. À fin janvier 2025, les Notaires de France prévoient une baisse annuelle encore plus faible : -1,2 % pour la France métropolitaine, -0,4 % pour la Province, et -2,5 % pour l’Île-de-France. Cette stabilisation pourrait marquer un tournant après deux années de déclin. » indiquent les Notaires de France. A
Si une possible stabilisation du marché immobilier pourrait être espérée pour l’année 2025, l’évolution annuelle du nombre de transactions de terrains à bâtir ne laisse entrevoir aucune amélioration, si ce n’est une chute qui semble s’accélérer encore. La faute à la hausse du prix des matériaux de construction, la raréfaction de l’offre de terrains à bâtir en France avec le ZAN ou encore les surcoûts générés par la norme RE2020. Une catastrophe pour toute une filière et comme un choc de culture pour les Français pourtant si attachés à la maison individuelle.
La chute du nombre de transactions de terrains à bâtir s’accélère
Tout comme sur les marchés de la transaction de l’existant ou du logement neuf, le volume des transactions de terrains à bâtir en cumul sur 12 mois en France est en baisse nette. « Les transactions de terrains à bâtir, en cumul sur douze mois, ont presque diminué de moitié sur un peu plus d’un an, passant d’environ 75 000 transactions au 2e trimestre 2023 à 43 000 au 3e trimestre 2024. La baisse annuelle s’accélère jusqu’au premier trimestre 2024, passant de -26% au 2e trimestre 2023, à -39% au 1er trimestre 2024, puis conserve un rythme similaire jusqu’au 3e trimestre 2024. » notent les notaires de France dans leur bilan annuel 2024.
Une baisse du nombre de transactions de terrains à bâtir qui s’accélère ainsi que rappellent les Notaires de France.
Si la baisse du nombre de transactions de terrains à bâtir était déjà bien enclenchée, son accélération intervient en même temps que l’annonce de l’exclusion de la maison individuelle du dispositif PTZ. Sur la même période, la répartition des ventes de terrains est restée stable (Abis = 1% ; A = 6% ; B1 = 19% ; B2 = 15% ; C = 60%), et aucune zone du zonage ABC (utilisé pour le périmètre d’éligibilité du PTZ) ne se distingue par une évolution du nombre de ventes de terrains à bâtir s’éloignant significativement de celle constatée au niveau national.
Prix moyen de vente et superficie moyenne des terrains à bâtir : une conjoncture défavorable
L’histoire n’est pas récente ainsi que le rappellent les Notaires de France : « De 2000 à 2015, la superficie moyenne des terrains à bâtir vendus diminue, de 1 290 m2 en 2000 à 880 m2 en 2015 (soit environ -32%). A contrario, leur prix moyen de vente augmente, de 35 900 € en 2000 à 81 500 € en 2015 (soit environ +126%).
Sur cette période, les ventes de terrains à bâtir, davantage localisées dans des zones de plus en plus urbanisées, avec des superficies plus faibles, mais plus chères, explique en partie ce constat. Ensuite, la superficie et le prix des terrains à bâtir restent quasiment stables jusqu’en 2019, à respectivement 870 m2 et 77 300 €. Ils repartent ensuite tous deux à la hausse jusqu’en 2023, avec une progression de 3% pour la superficie et de 11% pour les prix. En 2024, la superficie des terrains continue d’augmenter (+2%) alors que les prix des terrains enregistrent une diminution de 2%, niveau équivalent à ceux observés en 2009, 2014 et 2021. La tendance est similaire dans les zones ABC, à l’exception de la zone Abis, où les prix augmentent de 13% avec une superficie moyenne qui diminue de 8%. »
A la lecture de ces chiffres, on ne peut que noter une évolution notable du mode de vie des Français et s’inquiéter de leur capacité à accéder à la propriété. Non seulement, le rêve de la maison individuelle n’est plus. Mais pire encore, s’éloigne chaque année un peu plus la possibilité pour bon nombre de concitoyens de devenir un jour propriétaire de leur résidence principale.
Crédits
Graphiques : Notaires de France - Bilan décembre 2024
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