La force d’une génération de créateurs qui réside dans sa capacité à faire dialoguer tradition et modernité
« La création n’est pas un luxe, elle est une nécessité. Elle façonne nos vies, transforme nos regards, bouscule les évidences. À Paris, elle est aussi un acte profondément politique », écrivait Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris chargé du commerce, de l’artisanat, des professions libérales, des métiers d’art et de la mode dans un édito remarqué.
Des mots qui ont trouvé une résonance particulière lors de la 32ᵉ édition des Grands Prix de la Création de la Ville de Paris. Plus qu’une compétition, l’événement incarne en effet l’engagement de la capitale en faveur de l’excellence artistique et créative. Il met en lumière des talents émergents comme confirmés, dont la vision contribue à faire de Paris un phare mondial de l’innovation et de la beauté.
Cette édition 2025 affirme plus que jamais le rôle central de la créativité comme moteur de transformations multiples. Ainsi que l’écrivait Nicolas Bonnet-Oulaldj, “Ensemble, faisons rayonner cette 32e édition des Grands Prix de la Création de la Ville de Paris, qui affirme plus que jamais l’excellence de Paris dans la création et son ambition de faire de cette dernière un levier de transformation, d’égalité et d’émancipation.”
Un écosystème vertueux
Orchestrés par le Bureau du design, de la mode et des métiers d’art (BDMMA) et placés sous le patronage de Nicolas Bonnet-Oulaldj, les prix étaient cette année co-présidés par trois figures majeures de la scène parisienne : la créatrice de mode Vanessa Bruno, le designer Mathieu Lehanneur ainsi que Grégoire Scalabre pour les métiers d’art. “Leur engagement témoigne de la créativité parisienne et de la reconnaissance” commente Nicolas Bonnet-Oulaldj dans son édito.
Le 11 septembre, le nom des huit lauréats a été dévoilé. La sélection révèle l’audace et l’engagement profond d’artistes qui partagent une passion pour la transmission, l’innovation et une démarche responsable, apportant ainsi des réponses créatives aux enjeux environnementaux et sociétaux contemporains.

Huit lauréats qui incarnent un futur désirable
Les huit talents récompensés, par leur engagement et leur créativité, incarnent un futur désirable pour la création française. Avec eux, Paris confirme que la créativité n’est pas un simple héritage : elle est un moteur d’avenir.
Dans la catégorie Engagement Design, Florian Dach et Dimitri Zephir (Dach & Zephir) ont reçu le prix Engagement dans la catégorie Design pour la transposition de l’héritage des Antilles dans une production à la fois contemporaine et artisanale, tandis que Sacha Parent et Valentine Tiraboschi ont reçu le Prix Révélation Design pour leur exploration de nouveaux modes de fabrication reliant design et artisanat.
Elia Pradel (Anicet) a séduit par ses créations qui transforment de « petits bouts d’histoires » en véritables bijoux-mémoires. Elle a ainsi reçu le prix Accessoires Bijoux dans la catégorie Mode. Le prix Révélation Mode a été attribué à Auriane Blandin-Gall (Cèucle) qui a été récompensée pour son vestiaire unisexe et engagé, pensé comme un terrain de jeu créatif, tandis que Jeanne Friot a été distinguée avec le Prix Engagement Mode pour une marque non-genrée, inclusive et écoresponsable, valorisant savoir-faire français et production durable. Enfin, le prix Accessoire Mode a été décerné à Émilie Faure et Serge Ruffieux (13 09 SR), salués pour leurs pièces hybrides conçues pour limiter gaspillage et surproduction.
Enfin, dans le domaine des métiers d’art, Lucille Boitelle a remporté le Prix Révélation Métiers d’Art pour sa capacité à conjuguer arts appliqués classiques, design industriel et textile, tandis que Chloé Bensahel a été distinguée pour ses recherches à la frontière de l’art, de la tradition et de la technologie. Elle remporte ainsi le Prix Engagement Métiers d’Art.
Les Grands Prix de la Création : Un soutien concret à la création
Chaque lauréat se voit attribuer une dotation de 18 000 €, financée par la Ville de Paris et enrichi via le Fonds pour les Ateliers de Paris par des partenaires privés tels que Groupe Galeries Lafayette, Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, ADC, Francéclat, Roger Pradier, ESMOD et Victoire. Il bénéficie aussi d’un accompagnement sur mesure et d’une visibilité précieuse auprès de partenaires prestigieux comme le salon Maison&Objet, le Palais Galliera, la Paris Design Week ou encore Première Classe. Sans oublier la presse spécialisée comme AD Magazine, Beau Magazine …
Le mot de la Présidente du Jury Mode
VANESSA BRUNO
"Il s’agit des Grands Prix de la Création de la Ville de Paris. Et pour moi, le terme création est central. Je ne voulais pas récompenser des visions très entrepreneuriales. Je souhaitais que nos lauréats soient avant tout des créateurs, mais capables d’inspirer la désirabilité. Cèucle avec son approche sophistiquée, mais minimale et mixte, illustre ce parti-pris. 13 09 SR a une démarche inverse, très mode avec ses chaussures. La marque Anicet propose des bijoux faits d’accessoires recyclés, mais qui sont plus beaux que des pièces originales. Quant à Jeanne Friot, son vestiaire est particulièrement impactant. Tous sont différents, mais ont une vraie personnalité."
Les Grands Prix de la Création 2025

Crédits photographiques
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Grands Prix de la Création de la Ville de Paris 2025 Oeuvres par CHLOÉ BENSAHEL PRIX ENGAGEMENT - Catégorie Métiers d'art Crédits : Chloé Bensahel ©Quentin Chevrier
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Grands Prix de la Création de la Ville de Paris 2025 Oeuvres par LUCILLE BOITELLE PRIX RÉVÉLATION - Catégorie Métiers d'art Crédits : Lucille Boitelle, édition Pierre Frey - crédits Philippe garcia
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Grands Prix de la Création de la Ville de Paris 2025 Crédits : © Nicolas Brulez
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Piero Gemelli : le regard d’un photographe sur l’instant juste
Pour Piero Gemelli, la séduction commence bien avant le clic. « Un récit commence, une relation commence, parce que c’est dans le geste qu’apparaissent les éléments de séduction. Le regard, le geste, le corps ensemble forment la personnalité, le charme. » Dès les premières secondes d’un shooting, l’image naît déjà. Elle est dans ce que chacun projette : la timidité, la provocation, ou une interrogation silencieuse.
La photographie, pour lui, ne capte pas seulement ce qui est visible : elle construit, elle interprète, elle suggère. « Parfois, en niant quelque chose, on le renforce. » Cacher un œil, masquer un regard, jouer sur le flou ou sur l’ombre devient un outil de narration. « Le noir, c’est un trou, une absence, mais aussi un point de passage, de l’intérieur vers l’extérieur. »
Le rôle du photographe ? Être metteur en scène, mais aussi chorégraphe de l’imprévu. Dans ses portraits, il pousse ses sujets à bout, puis capte ce moment de bascule, où la tension se relâche, où le vrai surgit. « Tous les gestes sont provoqués, mais le bon moment, on ne peut pas le forcer. Il arrive, il faut juste être prêt. »


Les Grands Prix de la Création 2025 : l’excellence et l’engagement sur scène
- 16 septembre 2025